Les pochoirs de Miss Tic jouent énormément sur les aphorismes, de petits messages qui ressemblent à des maximes, qui contrastent avec les femmes qui les accompagnent. On y retrouve souvent des jeux de langue, comme « Le temps est un sérial qui leurre » ou « Je joue oui », des détournements de maximes ou phrases toutes faites, comme « On ne radine pas avec l'amour » ou « J'ai plus d'une corde à mon art », des paronomases, comme celle que nous venons de voir, dédiée à Lacan et, ici, « De mes frasques je fais des fresques »… …..

Ce pochoir en dit beaucoup sur l'art de Miss Tic. En effet, « frasque » signifie, selon le dictionnaire Larousse, écart de conduite, action quelque peu extravagante faite avec éclat. Les œuvres de Miss Tic sont en quelque sorte des frasques, puisque l'expression du désir et la référence à la sexualité féminine peuvent être considérés comme des écarts de conduite, et aborder ces sujets considérés comme tabous dans l’espace public est une façon quelque peu éclatante de le faire.

Il peut aussi nous en apprendre sur le street art, puisque la facilité de réalisation d'un pochoir ou d'un graffiti permet aux artistes de réaliser leurs œuvres rapidement, peut-être sur un coup de tête, en restant dans le même état d'esprit qui leur a donné envie de les créer.

« La poésie, ça m'habite » - Miss Tic

Mais on ne retrouve pas que des jeux de mots dans ses pochoirs : ils sont souvent criblés de références artistiques ou poétiques. Miss tic est une véritable « Femme de l’être » et de lettres, comme dit l’un de ses pochoirs. Elle a toujours été portée vers la poésie et l'art, écrivant des poèmes et lisant des recueils dès le plus jeune âge. Ainsi, dans le pochoir qui suit, on peut voir une référence au poème « Voyelles » de Rimbaud.

Elle a aussi repris des tableaux des grands maîtres des musées du Louvre ou d'Orsay, avec son style particulier et des messages qui proposaient une relecture de ces œuvres au spectateur, dans une exposition nommée « Muses et Hommes » en 2000.