Chez les Balzac


Les Balzac quittent Villeparisis en 1822 pour habiter au second étage du 7 rue du Roi Doré, dans un hôtel Louis XIII. C'est là que la grand-mère maternelle d'Honoré décède le 31 janvier 1823. Sa disparition l'affecte profondément. L'enterrement a lieu le lendemain dans l'église Saint-Denys du Saint-Sacrement, 68 rue de Turenne.

En 1824, Mme Balzac ayant hérité d'un parent, la famille achète la maison de Villeparisis qu'elle avait louée jusqu'alors, et Honoré s'en ira habiter 2 rue de Tournon.

Depuis 1819, Honoré met toute son énergie dans l'écriture. En juillet 1822 sort le premier roman publié qu'il a écrit seul, Clotilde de Lusignan. Suivront bientôt, sous le pseudonyme d'Horace de Saint-Aubin, Le Vicaire des Ardennes (aussitôt saisi par la censure car jugé immoral) et Wann-Chlore. Début 1822, il écrit à sa sœur Laure Surville : « Dans peu, Lord R'Hoone  [son premier pseudonyme] sera l'homme à la mode, le plus aimable, et les dames l'aimeront comme la prunelle de leurs yeux et le reste. Alors le petit brisquet d'Honoré arrivera en équipage, la tête haute, le regard fier et le gousset plein ; à son approche, on murmurera de ce murmure flatteur, et l'on dira : « C'est le frère de madame Surville. » Alors, les hommes, les femmes, les enfants et les embryons sauteront comme des collines et j'aurai des bonnes fortunes en foule. C'est dans cette vue que j'économise pour user au besoin. Depuis hier, j'ai renoncé aux douairières, et je me rabats aux veuves de 30 ans. Envoie toutes celles que tu trouveras à l'adresse de Lord R'hoone, à Paris, cela suffit. Il est connu aux barrières ! — Nota. Les envoyer franches de port, sans fêlure ni soudure ; qu'elles soient riches, aimables ; pour jolies, on n'y tient pas... Le vernis passe et le fond du pot reste !  »

Malheureusement, le public ne sera pas au rendez-vous, et, s'installant rue de Tournon, Balzac se tournera pour un temps vers le métier de libraire-éditeur, comme nous le verrons dans le parcours de Saint Germain.

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