L'hôtel Salé abrite depuis 1985 le musée Picasso. Le plus grand hôtel du Marais était au XVIIe siècle l'hôtel d'Aubert de Fontenay, qui percevait les taxes sur le sel, d'où son nom. À partir de 1797, il est loué à différentes institutions scolaires.
Alors qu'il est élève au lycée Charlemagne, Balzac est pensionnaire à deux reprises dans l'institution gérée par l’Abbé Ganser, personnage austère mais doux et indulgent. Son premier séjour se déroule entre mi-1813 et début 1814. Sa famille vit encore à Tours, où elle le rapatrie début 1814, craignant que Paris ne soit envahi par les Alliés. En effet, Napoléon est vaincu en mars et doit s'exiler à l'île d'Elbe. Louis XVIII, frère de Louis XVI, devient roi des Français en avril. Honoré poursuit donc l'année 1814 au lycée de Tours.
Son second séjour rue de Thorigny débute à l'automne 1815, après plusieurs mois passé à la pension Lepître (voir plus bas), alors qu'il termine en 1816 sa scolarité à Charlemagne. Honoré regagnera ensuite le 40 rue du Temple pour poursuivre ses études à la faculté de droit et chez l'avoué Guillonnet-Merville.
La pension de la rue de Thorigny est assez délabrée à l'époque de Balzac. Les élèves disposent d'un grand jardin du côté de la rue Vieille-du-Temple. En 1813, Honoré est pensionnaire ici aux côtés des frères Godefroy et Eugène de Cavaignac, élèves comme lui au lycée Charlemagne. Le premier deviendra conspirateur républicain et le second général.
Honoré goûte à la pension Ganser une liberté relative qu'il ne connaissait pas à Vendôme, où les élèves étaient beaucoup plus surveillés. Il est toujours aussi assoiffé de lectures.

Les élèves sont bien placés pour suivre les évènements de cette époque agitée. Il est probable qu'ils sont ainsi conviés, comme de nombreux Parisiens, à la revue militaire du 13 janvier 1814 qui défile devant Napoléon aux Tuileries.

Pour nous rendre à l'étape suivante, continuons à descendre la rue de Thorigny et empruntons sur la gauche la rue du Parc-Royal.