Le lycée Charlemagne


Le lycée, ouvert en 1804, compte alors 400 externes répartis dans les pensions du quartier. Balzac y est élève entre 1813 et 1816, en même temps que Jules Michelet, le futur grand historien, né un an avant lui.
Les évènements politiques de 1815 provoquent des remous dans le lycée. Nicolas Daireaux, le proviseur, accusé de n'avoir pas assez montré son attachement au roi, est remplacé par un autre plus fidèle à la monarchie.
En 1816, Michelet obtient le premier prix de discours français et le second de discours latin, mais Balzac n'apparaît pas dans la liste des récompenses. Son relâchement est blâmé par sa mère. Dans sa biographie, Roger Pierrot cite la lettre qu'elle écrit le 27 janvier 1816 : « Je ne peux mon cher Honoré trouver d'expressions assez fortes pour te peindre la peine que tu me fais ; tu me rends vraiment malheureuse, quand en faisant tout pour mes enfants, je devrais attendre d'eux mon bonheur. Le bon, l'estimable Mr Gancer m'a dit que tu étais en version le 32e !!!... Il m'a dit que l'autre jour tu avais encore fait quelque chose de très condamnable, alors je suis privée de tout le plaisir que je me proposais pour demain ; tu penses bien que le 32e du Lycée ne peut prendre part à la fête de Charlemagne qui fut un grand homme réfléchi et aimant le travail : adieu à toutes mes jouissances si je suis souvent privée de réunir mes enfants, je suis si heureuse quand je les ai tous autour de moi que mon fils commet un grand crime envers l'amour filial quand il se met dans le cas de ne pas venir embrasser sa mère. Je devais t'envoyer chercher à 8 heures du matin, nous devions déjeuner et dîner ensemble, faire de nos bonnes causettes instructives. Ton peu d'application, ta légèreté, tes fautes me condamnent à te laisser à la pension.  »

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Thomas Couture (1815–1879), "Jules Michelet", Musée Carnavalet

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