Ateliers d'artistes


Chez Constantin Brancusi

47, rue du Montparnasse : 2e atelier de Constantin Brancusi

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47, rue du Montparnasse, où se trouvait jadis l'atelier de Brancusi.
© Blue Lion (2012)

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Constantin Brancusi, Oiseau dans l'espace,
laiton poli, 1932-40 (plâtre de 1923)
(Venise, Musée Guggenheim).

Le célèbre artiste roumain avait radicalement modernisé la sculpture. En réduisant cette dernière aux formes les plus pures et les plus dynamiques, comme dans son Oiseau dans l’espace, il influencera les artistes minimalistes des années 1960. Brancusi fut également le premier à considérer le socle comme partie intégrante de la sculpture et à jouer sur l’harmonie des matériaux en combinant marbre, bois et bronze poli. Auguste Rodin lui ayant proposé de devenir son assistant, Brancusi lui avait répondu : « rien ne pousse à côté d’un grand arbre. » 

Continuez dans la rue du Montparnasse, puis tournez à droite pour emprunter le boulevard Edgar Quinet; tournez ensuite à droite pour vous rendre au 26, rue du Départ, où se trouvait l’atelier de Piet Mondrian.

De 1913 à 1938 le peintre abstrait et fondateur du "néoplasticisme" avait son atelier dans cet immeuble. Mondrian était arrivé à Paris en 1912. Lorsqu’il découvre le cubisme de Braque et Picasso à Montparnasse, c’est une révélation. Il pousse plus loin encore les recherches sur l’abstraction de la nature en réduisant le tableau à de simples lignes verticales et horizontales noires sur fond blanc. En 1917, il fonde la revue De Stijl avec Van Doesburg et collabore avec l’architecte Le Corbusier dans l’esprit d’unir l’art et la vie pour construire une société meilleure. 

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L'atelier de Mondrian, au 26, rue du Départ.
Reconstitution pour l'exposition « Mondrian/de Stijl » au Centre Georges Pompidou, en 2011.

Dans les années 1920, le peintre cubiste et théoricien d’art André Lhote tient une académie de beaux-arts dans le même immeuble. Très attaché à un art décoratif, il écrit deux théories sur l’art : le Traité du paysage (1939) et le Traité de la figure (1950). Les artistes Tamara de Lempicka et Henri Cartier-Bresson ont suivi son enseignement. 

Remontez jusqu’à la tour Montparnasse et prenez l’avenue du Maine à droite, jusqu'au n°21 où se trouve le musée du Montparnasse 

Le Musée du Montparnasse

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21, avenue du Maine, entrée du musée du Montparnasse.
© Blue Lion (2012)

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Le chemin du Montparnasse,
une impasse où l'activité artistique demeure aujourd'hui encore bien vivante.
© Blue Lion (2012)

Cet ensemble d’ateliers d’artistes est construit en 1901 avec des matériaux de l’Exposition universelle de 1900. Puis en 1915, l’artiste russe Marie Vassilieff crée dans son atelier la Cantine des artistes. Elle y reçoit des artistes pauvres et leur propose des repas chauds dans une ambiance conviviale. On pouvait y croiser les poètes Apollinaire, Cendrars et Max Jacob, les peintres Braque (pour lequel Marie organisa un grand banquet lors de son retour du front en 1917), Chagall, Léger, Matisse, Modigliani et Soutine. Il semble que même Trotski et Lénine furent de passage. 

Elle proposait également une académie de dessin sur modèle, avec modèles masculins et féminins. Souvent les séances du vendredi se terminaient en musique avec un bal déguisé, parfois en costumes russes, ou encore des « bals nègres », à une époque où l’art africain commençait à influencer les artistes d’avant-garde européens. Marie Vassilieff décrit ainsi sa vie d’artiste dans son manuscrit intitulé La bohème du XXe siècle

« … j’organisais un grand bal travesti avec des figurants, surtout des nègres ; un autre, en smoking, recevait les invités à l’entrée. Il y avait aussi des costumes modernes très originaux. Quant à moi, j’avais un costume de pierrot jaune citron et je dirigeais un cortège de pierrots de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. »

Après le départ de Marie Vassilieff, l’impasse accueillit une école d’architecture et une école de théâtre. 

En face du musée du Montparnasse, de l’autre côté de l’avenue du Maine, vous trouverez la rue Antoine Bourdelle qui abrite au n°18 un musée consacré au sculpteur éponyme. Une autre occasion de pénétrer dans l'atelier d'un artiste emblématique du quartier!

L'atelier d'Antoine Bourdelle

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Le musée Bourdelle, vu depuis le jardin.

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Théâtre des Champs-Élysées,
15, avenue Montaigne à Paris (VIIIe).
Façade conçue par Antoine Bourdelle, 1911.
Architectes: les frères Perret.

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Antoine Bourdelle,
Le monument à Mickiewicz, érigé d'abord place de l'Alma,
puis déplacé en 2009 dans les jardins d'Erevan (Paris, VIIIe)
Bronze, 1909-1928.

A l’instar du Musée du Montparnasse et du musée Zadkine - rencontré lors du 1er parcours - ce sont les anciens ateliers du sculpteur Antoine Bourdelle qui hébergent aujourd’hui le musée. L’artiste s’y installe en 1885 avant d’envisager la création d’un musée, en 1922. Il faudra cependant attendre la fin des années 1940, soit 20 ans après le décès de l’artiste, pour que ce projet voie le jour. Ceci fut possible grâce aux différents dons que la ville de Paris obtint de la part de sa femme et de sa fille, ainsi que d’autres donateurs. Agrandi depuis par deux extensions modernes, l’une réalisée en 1961 par Henri Gautruche, l’autre par Christian de Portzampac en 1992, le musée abrite aujourd’hui l’œuvre sculptée, graphique et photographique de Bourdelle, ainsi qu’un centre de documentation important. Une partie de la collection personnelle de l’artiste, comprenant aussi bien des copies d’œuvres médiévales et grecques que des œuvres originales d’Auguste Rodin, Adolphe Monticelli, Eugène Carrière, Pierre Puvis de Chavannes, Eugène Delacroix et Jean-Auguste-Dominique Ingres, y est exposée. Cette grande diversité artistique permet au visiteur d’imaginer les principales sources d’inspiration de cet ancien praticien de Rodin et professeur de l’Académie de la Grande Chaumière. Antoine Bourdelle est considéré comme l’un des sculpteurs les plus éminents de sa génération, et peu de parisiens savent qu’il a embelli certains des plus importants monuments de la ville (la façade du Théâtre des Champs-Elysées, le monument La France sur le Palais de Tokyo, le monument à Mickiewicz d'abord place de l'Alma…).

Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h; il est fermé le lundi et les jours fériés. Les collections permanentes sont accessibles gratuitement sauf en cas d'expositions temporaires, ces dernières étant payantes.

Ainsi notre visite se termine-t-elle au milieu des ateliers d’artistes où tout avait commencé jadis. 

 

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