Le boulevard du Montparnasse


Le Dôme

108, boulevard du Montparnasse

Le célèbre café du Dôme, existe depuis 1897. Ici venaient boire et discuter Paul Claudel, Blaise Cendrars, André Breton et les surréalistes, Man Ray et ses modèles, Ernest Hemingway et la lost generation, Ezra Pound, Ford Madox Ford, Maïakovski et Henri Miller… Alors que la Rotonde est le café favori des artistes dans les années 1910, le Dôme aura leur préférence durant les années 1920. 

Jean Cocteau raconte que pendant la première guerre mondiale, Montparnasse était un village où tout se déroulait entre les deux cafés du coin : Le Dôme et La Rotonde. Cocteau y rencontre Erik Satie et Picasso. « Tout se passait qu’entre nous, il n’y avait pas de public, les gens étaient occupés par la guerre et ne s’intéressaient pas à l’art.» (Cocteau et Montparnasse, film INA). 

Le Jockey Club

Prenez le boulevard du Montparnasse sur votre droite, traversez et marchez jusqu'au n°127.

Le Jockey était un bar à l’angle du boulevard du Montparnasse et de la rue Campagne première. Le club déménagea ensuite au 127, boulevard du Montparnasse.

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127, boulevard du Montparnasse, où se trouvait jadis le Jockey Club.
© Blue Lion (2012)

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Affiche publicitaire pour le Jockey Club,
fin des années 1920.

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Archibald Motley, Le Jockey Club,
huile sur toile, 1929
(New-York Public Library).

Au cours des années 1920, le modèle préféré de Man Ray, la danseuse et chanteuse Kiki de Montparnasse, chanta dans ce bar qui aujourd’hui ne paye pas de mine. Des années après, ce fut le guitariste de jazz manouche Django Reinhardt qui venait envoûter le public de ce lieu. Dès l’age de 13 ans, ce musicien de banjo prodigieux se produit dans les bars de Paris et rencontre un succès immédiat. À l’age de vingt ans, après un incendie, il perd l’usage de deux doigts, mais s’acharne sur la guitare afin de surmonter ses limites physiques. À la même époque, il découvre la musique de Duke Ellington et de Louis Amstrong; il est désormais convaincu de se dévouer entièrement au jazz. 

Juste en face, au n°124 du boulevard du Montparnasse, dans les locaux jadis occupés par le club « La Croix du Sud », Django rencontre autour des années 1930 le violoniste Stéphane Grappelli avec qui il formera un duo qui fait maintenant partie de l’histoire du jazz en Europe.

Traversez le boulevard du Montparnasse, sur votre gauche: le carrefour Vavin, où se trouve la statue de Balzac par Auguste Rodin.

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Auguste Rodin, Monument à Balzac
Bronze, 1898, carrefour Vavin (Paris, XVe)

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Alexandre Falguière,
Monument à Balzac, pierre, 1902.
Place Georges Guillaumin (Paris, VIIIe).

La sculpture de Balzac est une commande de la Société des gens de lettres de 1891, réalisée près d’un demi-siècle après la mort de l’écrivain. Elle nécessita au sculpteur sept ans de travail dont il subsiste aujourd’hui de nombreuses esquisses et études témoignant de la recherche approfondie de Rodin afin d’explorer tous les aspects du caractère de Balzac. En effet, Rodin voulait saisir la forme capable d’exprimer au mieux la puissance créatrice du romancier. Pour lui, celle-ci était justement palpable dans son imposante corpulence. L’œuvre du sculpteur fut rejetée par le jury et par ailleurs très critiquée dans les journaux de l’époque. En effet, en voulant se rapprocher du côté humain de Balzac, le sculpteur s’était grandement éloigné des canons de la beauté académique exigés par le jury, parvenant à une forme presque abstraite. Le public considérait la sculpture comme informe, obscène et monstrueuse. Le Balzac de Rodin était trop gros, trop vrai, trop en avance sur son temps pour être accepté par le jury et la commande officielle passa à Alexandre Falguière (Ce monument se trouve aujourd’hui sur la place Georges Guillaumin, dans le VIIIe arrondissement de Paris). Ce ne fut qu’en 1939 que l’œuvre de Rodin trouva sa place sur le carrefour Vavin.

La Rotonde

103, boulevard du Montparnasse

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La Rotonde, 103, boulevard du Montparnasse.
© Blue Lion (2012)

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Jean Cocteau,
Manuel Ortiz de Zarate, Henri-Pierre Roché, Marie Vassilieff, Max Jacob et Picasso
boulevard Montparnasse près de l'entrée du métro Vavin
devant le café La Rotonde

12 août 1916
(Paris, Musée Picasso).

Cette brasserie existe depuis 1910. Ce lieu est mythique car à ses tables se recueillirent les écrivains, poètes, artistes et modèles de Montparnasse. Parmi les habitués : Blaise Cendrars, Amedeo Modigliani, Trotski, Lénine, Louis Aragon, Tristan Tzara et bien d’autres. « Pour pouvoir s’asseoir dans la salle, les femmes devaient porter un chapeau, sinon elles devaient rester au bar ». (Kiki de Montparnasse, Souvenirs, 1929). Il arriva que Kiki chante sur la terrasse avant d’aller danser au Bar du Jockey au coin du boulevard. Plus tard, Francis Bacon viendra ici à chacun de ses passages à Paris. Aujourd’hui, les cinéastes et comédiens s’y donnent encore rendez-vous.

C’est au-dessus de la Rotonde qu’habita Simone de Beauvoir jusqu’en 1919 avant de s’installer rue Schœlcher. 

Le Select

99, boulevard du Montparnasse

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Le Select

Le Select continue à être un lieu vivant de rendez-vous pour les artistes, quoique plus discret que La Rotonde ou le Dôme. On pouvait jadis y rencontrer les écrivains Jean Moréas, Alfred Jarry, Guillaume Apollinaire, Max Jacob et plus tard les expatriés Scott Fitzgerald, Ezra Pound, James Joyce, Peggy Guggenheim et William Faulkner. 

La Coupole

Traversez le boulevard pour vous rendre au 102-104, boulevard du Montparnasse

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La Coupole, 102-104, boulevard du Montparnasse.
© Blue Lion (2012)

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La Coupole dans les années 1940.

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La Coupole, vue intérieure.

La Coupole est fondée par les deux anciens gérants du Dôme, Ernest Fraux et son beau-frère René Lafon, en 1927. Dessiné dans le style Art Déco tel qu’il émerge à l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels de Paris de 1925, le décor intérieur, encore authentique, est conçu par des artisans des métiers d’art (verriers, sculpteurs, mosaïstes…). En 1927, les plus grands peintres de Montparnasse sont invités à décorer les piliers et pilastres de la Coupole. Parmi eux, les habitués de la brasserie : Marie Vassilieff, Moïse Kiesling ou encore Fernand Léger. Les cercles artistiques des fauves, des dadaïstes et des surréalistes y discutaient jusqu’à tard dans la nuit. Matisse entrait et ne disait bonjour à personne. Il se cachait au fond de la salle pour ne pas être dérangé de peur d’interrompre son processus créatif. L'on pouvait y trouver aussi Giacometti, Modigliani, Brancusi, Chagall, Picasso, Le Douanier Rousseau, Zadkine, Soutine, Dali et, bien sûr, leurs modèles. Puis n’oublions pas Pascin, Cocteau, Radiguet, Aragon, Foujita, et plus tard Sartre et Beauvoir. Ses murs (et ses menus) portent encore les marques de plusieurs générations d’artistes, et le lieu servit même quelques fois de salle d’exposition. Depuis 1988, la brasserie est inscrite au titre des monuments historiques.

 

Plan

Prochaines étapes

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