La Closerie des Lilas


171, boulevard du Montparnasse

Cette brasserie est d’abord créée en 1847, par François Bullier, qui choisit son nom d’après une pièce de théâtre contemporaine, La closerie des Genêts écrite par Frédéric Soulié. Peu de temps après, elle devient Le Bal Bullier, qui précède La Closerie des Lilas. Ce fameux Bal Bullier a été peint par Sonia Delaunay en 1913. Avant les peintres modernes, ce lieu mythique est fréquenté par les auteurs romantiques François-René de Chateaubriand - lorsque ce dernier habite boulevard Raspail - puis Théophile Gautier, Edmond Goncourt et Charles Baudelaire. À l’époque, le bal était situé à l’emplacement actuel du Crous, avenue Georges Bernanos et se trouvait donc en face du lieu actuel de La Closerie des Lilas. La Closerie proprement dite ouvre en 1883, les gens ayant ainsi la possibilité désormais de prolonger leur soirée au bal par un verre au café. Elle hérite son nom des lilas qui poussaient près de ses murs et rapidement ce café devint le lieu de rencontre préféré des poètes symbolistes. Rimbaud et Verlaine s’y donnent rendez-vous. Les amis d’Aix, Emile Zola et Paul Cézanne mènent des discussions sur les théories artistiques du réalisme et de l’impressionnisme. Vers 1903, il n’est pas rare d’y voir attablés les exilés russes Lénine et Trotski. Puis ce sont les poètes et écrivains Léon Paul Fargue, André Gide, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Tristan Tzara, André Breton, André Salmon et Jean Cocteau qui savent s’y croiser sans rendez-vous. Mais aussi Blaise Cendrars, qui écrit à cette époque Anthologie nègre (1921). Ses contes auront une influence sur les mouvements d’avant-garde des années 1920. Inspirée des contes africains, cette Anthologie va à son tour inspirer le ballet suédois pour La Création du monde ; spectacle de danse pour lequel Fernand Léger, aussi habitant de Montparnasse, réalisa le décor et les costumes. 

Lorsque les artistes veulent éviter Le Dôme ou La Rotonde, ils viennent se réfugier ici, comme Modigliani, Foujita, Van Dongen, Picasso ; et après eux, les surréalistes Man Ray et André Breton. 

Pendant les années vingt, les auteurs expatriés rédigent leurs best-sellers sur les tables de ce café. Ernest Hemingway y écrit une grande partie du Soleil se lève aussi (1926) et y prendra les notes qui lui serviront plus tard à rédiger Paris est une fête (1964). Scott Fitzgerald y travaille sur Gatsby le magnifique (1925), mais n’hésite pas à partager un Whisky avec ‘Hem. Souvent Hemingway râle contre Ford Madox Ford qui ose l’interrompre dans son écriture. Ce dernier publie The Transatlantic Review pour laquelle écrivent les deux premiers. Puis dans les années 1940, ce sont Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre qui leur succèdent. 

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Jules Chéret,
Affiche du Bal Bullier,
lithographie, 1888
(Paris, Bibliothèque nationale).

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La salle de bal du Bal Bullier
au début du siècle.

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Sonia Delaunay,
Le bal Bullier,
huile sur toile, 1912-13
(Paris, Centre Georges Pompidou, MNAM).

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Fernand Léger,
étude pour un costume d’oiseau,
pour le ballet La Création du Monde,
gouache sur papier, 1923.

Au centre du carrefour de l'Observatoire, vous pouvez observer la sculpture du maréchal Ney par François Rude

Le maréchal Ney, surnommé par Napoléon 1er « le brave des braves », a été exécuté sur ce carrefour même, après la chute de Napoléon 1er. 

« … j’arrivais à la hauteur de la Closerie des Lilas, la lumière se reflétait sur mon vieil ami, le maréchal Ney, statufié sabre au poing, et l’ombre des arbres jouait sur le bronze, et il était là, tout seul, sans personne derrière lui, avec le fiasco qu’il avait fait à Waterloo, et je pensais que toutes les générations sont perdues par quelque chose et l’ont toujours été et le seront toujours et je m’arrêterais à la Closerie pour tenir compagnie à la statue… » (Ernest Hemingway, Paris est une fête, 1964)

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François Rude,
Statue du Maréchal Ney, carrefour de l'Observatoire, bronze, 1853.
© Blue Lion (2012)

La Closerie des Lilas est un endroit idéal pour vous installer avec un journal, un livre, un carnet d’écriture ou de dessin et prendre un verre, tout en vous laissant inspirer à la création par les génies du passé. 

Empruntez la rue d’Assas, où vous pourrez rejoindre le musée Zadkine au numéro 100 de la même rue.

Le Musée Zadkine

Le musée Zadkine offre la possibilité de découvrir l’intérieur d’un atelier d’artiste tel que l’on pouvait en trouver dans le Montparnasse dès la fin du XIXe. Le sculpteur Ossip Zadkine arrive de Russie en 1909, et se fait rapidement connaître comme artiste cubiste. Pourtant, les formes de ses sculptures émergent moins d'une recherche esthétique géométrique, comme c'était le cas des cubistes, que de l'expression d'une profonde inquiétude intérieure. Il vit dans cette maison-atelier de 1928 jusqu’à sa mort. C’est à son épouse, l’artiste-peintre Valentine Prax, et au legs qu’elle effectua à la ville de Paris à la fin des années 1970, que l’on doit la création du musée. Inauguré en 1982, son parcours permet de rentrer en intimité avec la production sculptée et graphique de Zadkine. Le musée accueille également tout au long de l’année des expositions d’art contemporain. Dans le charmant jardin, on peut contempler les œuvres les plus monumentales du sculpteur, écho direct des recherches formelles et conceptuelles menées par Zadkine dès la fin des années 1950 sur le rapport entre l’humain et le végétal. Le visiteur peut prolonger sa visite par un tour au jardin de Luxembourg où il découvrira d'autres œuvres d'Ossip Zadkine. 

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Le Musée Zadkine,
100, rue d'Assas.
© Blue Lion (2012)

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Vue du jardin du Musée Zadkine,
qui accueille certaines œuvres du sculpteur.
© Blue Lion (2012)

 

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