Rue Notre-Dame-des-Champs


73, rue Notre-Dame-des-Champs

Ici vécut le peintre Othon Friesz entre 1914 et 1949. Il fut l'un des principaux membres du fauvisme. Influencé d’abord par Van Gogh puis par Matisse et Braque, il cherche à libérer la couleur de la représentation pour lui donner une valeur picturale purement expressive. Toutefois, à partir de la première guerre mondiale, les recherches de Friesz n’évoluent plus tout à fait dans le sens du fauvisme, car les couleurs s’assombrissent et les formes deviennent plus austères sous l’influence de l’œuvre cézannienne. Dès 1919, il donne des cours de dessins et ses tableaux naturalistes se vendent bien, au point qu’il décide de se séparer de son marchand pour prendre en main lui-même ses ventes. Ses peintures suivent le fameux « retour à l’ordre » et comme elles sont extrêmement décoratives, il obtient avec Raoul Dufy la commande pour le décor du Palais de Chaillot construit pour l’Exposition universelle de 1937. En 1941, avec plusieurs artistes, dont Vlaminck, Derain et Van Dongen, il participe à un voyage en Allemagne sur l’invitation de Goebbels, dans l’espoir selon lui que certains artistes emprisonnés soient libérés… Après sa mort, il sera quasiment oublié. 

70 bis, rue Notre-Dame-des-Champs

Ezra Pound vit ici avec sa femme dans un pauvre pavillon. Hemingway vient lui apporter ses manuscrits, que ce dernier lui corrige ; en échange, il lui demande des leçons de boxe.

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70 bis, rue Notre-Dame-des-Champs,
ancienne résidence du poète Ezra Pound.
© Blue Lion (2012)

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70 bis, rue Notre-Dame-des-Champs
© Blue Lion (2012)

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James Joyce, Ezra Pound, John Quinn et Ford Madox Ford devant l'atelier de Pound rue Notre-Dame-des-Champs, automne 1923.

53, rue Notre-Dame-des-Champs

Ici habita Paul Cézanne, que Picasso avait baptisé le « précubiste ». Dans ses tableaux, bien avant Picasso, il avait développé des angles de vue multiples et réduit la nature à ses formes de base : la sphère, le cône et le cylindre, et ce dans le but de donner une forme solide à l’impressionnisme. En effet, dès les années 1880, les principes esthétiques de l’impressionnisme sont en partie délaissés par les plus grands protagonistes du mouvement eux-mêmes (Renoir, Cézanne…) ; ces derniers lui reprochent la dissolution de la structure du tableau dans la couleur et donc une perte de cohérence de la composition. 

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Le 53, rue Notre-Dame-des-Champs où vécut Paul Cézanne.
© Blue Lion (2012)

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Paul Cézanne, Les toits de Paris, huile sur toile, 1881
(Collection particulière).

Remontez la rue Notre-Dame-des-Champs

Au 84, rue Notre-Dame-des-Champs habita le romancier et éditeur de la « Transatlantic Review », Ford Madox Ford, revue littéraire mensuelle éditée la seule année de 1924. Il allait souvent retrouver Ernest Hemingway pour un whisky à la Closerie des Lilas, lieu alors très fréquenté par les écrivains expatriés. 

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« The Transatlantic Review », 1924

Au 86, rue Notre-Dame-des-Champs travailla le peintre symboliste américain James Whistler pendant l'année 1892. Aujourd’hui, on peut contempler au musée d'Orsay ses tableaux imprégnés d’un silence mystérieux et d’une lumière mystique propre au symbolisme. Son amie, un joli modèle irlandais aux cheveux roux, Joanna Hiffernan, aurait posé pour le tableau L’origine du monde de Courbet. Whistler, de rage, rompit avec son ami peintre et avec le modèle. On suggère que le peintre Elstir dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust est inspiré de James Whistler.

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86, rue Notre-Dame-des-Champs,
ancien atelier du peintre James Abbott McNeill Whistler.
© Blue Lion (2012)

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James A. M. Whistler, Symphonie en blanc n°1, La fille en blanc, huile sur toile, 1862
(National Gallery of Washington).

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Gustave Courbet, Jo, la belle Irlandaise,
huile sur toile, 1866, New-York, Metropolitan Museum
Portrait de Joanna Hiffernan,
le modèle de La symphonie en blanc n°1.

Au 111, rue Notre-Dame-des-Champs était installée la famille de Camille Claudel. C’est ainsi que cette dernière put fréquenter l’Académie Colarossi, où elle fit la connaissance d’Auguste Rodin, son maître et futur amour. 

Au 113 (115 actuel), rue Notre-Dame-des-Champs Ernest Hemingway loua un appartement, avec sa femme Hadley et son fils Bumby. Arrivé à Paris en 1921, il s’était installé ici pour devenir écrivain. Bien que pauvre, dans Paris est une fête, ouvrage que l’écrivain rédige à la fin de sa vie entre 1957 et 1961, il raconte sa belle vie de bohème dans le quartier de Montparnasse des années 1920, entouré des écrivains Ezra Pound, Scott Fitzgerald, Ford Madox Ford qu’il fréquente dans les brasseries Le Dôme ou à la Closerie des Lilas où il a l’habitude d’écrire. Une partie de Le soleil se lève aussi (1926) est rédigée ici. En traversant le jardin de Luxembourg non loin de sa maison, il rencontre l’écrivain américain Gertrude Stein qui deviendra une amie très proche et qui l’invitera par la suite à ses salons littéraires de la rue de Fleurus. 

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111, rue Notre-Dame-des-Champs

 

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