Le Ministère de la Culture


En quittant le palais par la sortie de la rue de Valois, et en laissant la façade d’Anne d’Autriche derrière soi, on peut faire un petit détour par l’actuel Ministère de la Culture et de la Communication et par la galerie Véro-Dodat, que l’on découvrira en traversant la place de Valois et en prolongeant la rue Montesquieu. 

L’ancien immeuble des « Bons Enfants », aujourd’hui Ministère de la Culture et de la Communication, transformé par l’architecte Francis Soler en 2004-2005, se trouve alors sur la droite. Un immense filet en acier inoxydable, telle une cuirasse, couvre deux immeubles, l’un des années quatre-vingt et l’autre des années vingt. La mégastructure présente des arabesques cachant et dévoilant les bâtiments qui ne sont pas sans rappeler le style art nouveau d’Hector Guimard qui avait révolutionné l’architecture en 1900. Francis Soler envisage en effet un geste architectural audacieux dans un quartier marqué par la Révolution française. Par ailleurs, le message architectural doit aussi bien afficher la tradition que la modernité, témoigner des arts du temps que des arts de l’espace. Personne ne se doute que cette structure est la transposition d’un tableau de la Renaissance italienne que l’architecte avait admiré à l'intérieur du Palais de Té qui se trouve à Mantoue, en Italie. Il s’agit du tableau de Giulio Romano (Jules Romain),  Le banquet des Dieux , peint dans la Salle de Psyché, et copié sur ordinateur par Francis Soler afin d'en distordre le dessin. Par la suite, l’image manipulée a été imprimée sur des plaques d’acier et découpée au laser, avant d’être montée sur la façade des deux immeubles. Le bâtiment du Ministère de la Culture et de la Communication rend hommage tant à la peinture, à la sculpture, qu’à l’architecture. Il incarne à la fois l’œuvre d’art matérielle et conceptuelle, figurative et abstraite. 

Après le recouvrement de la façade, la famille de l’architecte de l’immeuble des années 1920 a porté plainte pour déformation de la façade initiale. L’architecte Francis Soler a été condamné à un dédommagement d'un euro symbolique. L’œuvre de Francis Soler a permis d’unir les deux bâtiments fusionnés en un lieu exceptionnel où la grille d’acier cache et protège, voile et dévoile pour donner vie et rajeunir, non seulement la façade, mais aussi tout un quartier.

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