Place Denfert-Rochereau
Le lion de Belfort
Au milieu de cette place trône un lion somptueux rappelant la défense de Paris lors de la guerre franco-prussienne de 1871. Ce lion est une réplique au tiers, en cuivre martelé, du célèbre lion de Belfort, sculpture monumentale de grès rose en haut-relief réalisée entre 1875 et 1879 par le sculpteur Auguste Bartholdi au pied de la falaise de la citadelle, dans la ville de Belfort. L’œuvre célèbre la résistance héroïque de la ville menée par le colonel Denfert-Rochereau lors du siège de l’armée Prussienne pendant la guerre de 1870 (La zone qui correspond aujourd’hui au Territoire de Belfort fut en effet la seule partie de l’Alsace à ne pas avoir été annexée par l’Allemagne à l’issue de la défaite française).
Présenté au Salon de 1878, le modèle sera acheté par la ville de Paris en mémoire de Denfert-Rochereau ; initialement prévu pour être installé aux Buttes Chaumont, le lion fut finalement inauguré en 1880 sur cette place qui prit dès lors le nom du valeureux colonel.
Bartholdi, sculpteur alsacien qui participa activement à la garde nationale pendant la guerre, fut également célèbre pour sa fameuse déesse Libertas, aujourd’hui mieux connue sous le nom de Statue de la Liberté, que la France avait offerte à la ville de New York en 1885, d’où elle tourne toujours son regard vers la France.
Pavillon de douane de Claude Nicolas Ledoux
En 1784, l’architecte néo-classique Claude Nicolas Ledoux est appelé à construire des pavillons de douane marquant les entrées et sorties de Paris au-delà du mur des fermiers généraux. Chaque entrée de marchandises était ainsi taxée. La porte de la place Denfert-Rochereau est aujourd’hui l’entrée principale des Catacombes de Paris. Les anciennes galeries souterraines des carrières de Montparnasse-Montsouris, une fois abandonnées, ont été transformées en ossuaire au début du XIXe siècle. En 1786, on se rend compte que Paris est polluée par les cadavres qui débordent des cimetières du centre ville, car souvent enterrés à la hâte et sans cercueil parce que trop coûteux.
Les pavillons de Ledoux quant à eux font partie désormais de l’histoire architecturale. De style sobre et minimal, ils sont des témoins de l’architecture néo-classique avec leurs colonnes cannelées, leurs bossages, leurs arcades et leurs corniches. Tout dans ces « propylées » évoque l’Antiquité et le goût pour un retour vers les valeurs morales que l'on y associe, réalisant ainsi une esthétique au service de l’éthique.
Le mur des fermiers généraux, détesté des parisiens depuis sa construction car synonyme malgré lui de l’oppression fiscale (Ledoux fut même pour cela arrêté et emprisonné à la prison de la Force pendant la Révolution) fut détruit en 1860. Aujourd’hui quatre barrières d’octroi sont toutefois encore visibles : celles de la place Denfert-Rochereau, de la Villette, de Chartres (à l’entrée du parc Monceau) et de la place du Trône (aujourd’hui place de la Nation).