Belle fait gore


 

La vie d'artiste n'est pas facile, mais celle d'artiste de rue l'est encore moins, parce qu'évidemment, le street art repose sur un délit, celui de vandalisme.

Dans les années 90, avec la montée du mouvement hip hop en France, quand Miss Tic était déjà une artiste établie, les graffitis se sont multipliés sur les rues de la ville, des banlieues, du métro... Les policiers, plus tolérants quand la pratique était moins répandue, ont alors entamé ce que Miss Tic définit comme une répression. Plusieurs artistes de rue ont abandonné leur passion en se terrant ou en se tournant vers l'éducation. Mais Miss Tic n'a jamais lâché.

C'est peut-être cela qui fait d'elle une artiste, selon la définition d'Ulrike Kasper, historienne de l'art et professeur à l’Institut d’études européennes à Paris: une artiste est quelqu'un qui ne peut faire autrement que de créer, peu importe les circonstances.
Elle a connu beaucoup de difficultés à cette période, fréquentant les commissariats et multipliant les garde-à-vue, et a presque remis en question son art lorsque des propriétaires « soucieux de se faire offrir le ravalement de leur immeuble » l'ont poursuivie en justice, dans un procès qui s'est terminé par sa condamnation en 1999. Mais elle a toujours pris pleine responsabilité pour ses actes.
Aujourd'hui, Miss Tic a changé de stratégie : elle demande systématiquement aux propriétaires l'autorisation pour poser un pochoir. Et elle est souvent accueillie à grands bras, comme dans cette boutique nommée « Les petits Mitrons » 26 rue Lepic à Montmartre, ou encore Chez Mamane à la Butte-aux-Cailles; certaines boutiques sont même prêtes à payer pour avoir un Miss Tic sur leur devanture.

Miss Tic Chez Mamane, rue des Cinq Diamants à la Butte-aux-Cailles.

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