La rue des Francs-Bourgeois


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L’appellation de cette rue date de 1851. Elle fait référence à un asile, déjà présent au XVIe siècle, qui se trouvait vers le n°30. Les bourgeois ruinés pouvaient s’y loger; être «franc» signifie être libre d’impôts.

Son tracé correspond à celui de la contrescarpe (un mur délimitant à l'extérieur un fossé autour d'une fortification) du rempart de Philippe-Auguste, qui tournait à la hauteur de la rue de Sévigné.

Au XVIIe siècle, cette rue en englobait trois:
- la rue de l’Echarpe, qui partait jusqu’à l’actuelle rue de Turenne,
- la rue Neuve-Sainte-Catherine, souvenir bien sûr de la fameuse « culture » que nous allons évoquer, jusqu’à la rue de Sévigné,
- la rue du Paradis, la plus belle du quartier, où se déployaient, à touche-touche parfois, les plus beaux hôtels.

Il faut imaginer l'espace encombré de carrosses: des fêtes splendides se déroulaient ici. Jean de La Fontaine, Racine, Corneille, Bossuet, mais aussi la favorite de Louis XIV, Mme de Montespan et son épouse secrète, Mme de Maintenon, s'y rencontraient fréquemment. On pouvait y croiser également la marquise de Brinvilliers, la célèbre «empoisonneuse», qui n’hésitait pas à tester ses recettes sur les malades de l’Hôtel-Dieu en leur amenant de délicieux petits pains... dont la digestion s’avérait surprenante! Elle fut jugée et exécutée en 1676 pour fratricide. (Il est encore possible de se rendre devant son hôtel particulier, côté Sud du Marais, au 12, rue Charles V et d’y remarquer le très beau mascaron ornant son portail.)

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Charles Le Brun,
Portrait de la marquise de Brinvilliers le jour de son exécution,
pierre noire, rehauts de sanguine et de blanc sur papier brun, 1676.
(Paris, cabinet des arts graphiques du musée du Louvre)

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Entrée de l'ancien hôtel d'Aubray,
12, rue Charles V (Paris, IVe arrondissement).

Il y a là aussi le souvenir du marais « pouilleux », où se massaient au début du siècle les petits ateliers d’artisans et les commerces à l'intérieur des vieux hôtels délabrés... On en voit encore les enseignes, tout au long de la rue.

Au n°13, sur votre gauche, se trouve une ancienne boutique de style Art Nouveau dont la façade est revêtue de mosaïque dans des tons bleu-vert… Témoignage de la vocation commerciale du quartier dès le début du XXe siècle. Aujourd’hui, ce magasin se nomme « La Piscine », et l’on peut y trouver de grandes marques de vêtements dégriffés!

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