La galerie d'Apollon
L’incendie de 1661 est l’occasion, pour le jeune roi, d’affirmer sa puissance et son ambition par la construction d’une galerie dont la splendeur dépasse tout ce qui est alors visible à Paris. Les dimensions de la nouvelle salle reprennent celles de la première mais le Roi souhaite un cycle décoratif qui magnifie sa personne.
Louis XIV charge donc son architecte Le Vau de reconstruire l’étage incendié. Les travaux vont vite car en 1663, le peintre Charles Le Brun travaille déjà au décor de la voûte. C’est lui, le protégé du Roi, qui conçoit tout le programme hautement symbolique qui orne la galerie. Le personnage central dont il illustre la splendeur est Apollon, maître de la course du soleil et du temps. Onze grandes compositions sont prévues et Le Brun nous a laissé un certain nombre de dessins préparatoires. En réalité, le travail traîne en longueur et quinze ans plus tard, seules quatre peintures sont en place. Le Brun, appelé à Versailles pour le décor du château, déserte le Louvre et la galerie reste inachevée. Un siècle plus tard, l’Académie royale de peinture et de sculpture décide de confier à ses membres le soin de compléter le tout. En 1769, le peintre Taraval termine un Triomphe de Bacchus et d’Ariane, avant d'être rapidement suivi de quatre autres œuvres réalisées par Durameau, Lagrenée, Callet et Renou. En réalité, le dernier morceau, le plus important, n’est placé que bien plus tard, en 1851, lorsque Delacroix inscrit dans le compartiment central de la voûte son Apollon vainqueur du serpent Python. Il aura fallu 188 ans pour terminer le travail entamé en 1663! L’un des plus longs chantiers de l’histoire du Louvre...
La mise en place de la peinture de Delacroix marque la fin d’une importante campagne de restauration menée par l’architecte Duban pendant plusieurs années. C’est lui qui fait tisser aux Gobelins les portraits d’hommes illustres, souverains au centre, peintres, sculpteurs, architectes et décorateurs autour: leur point commun est que tous ont œuvré au Louvre.
A partir d’août 1797, la galerie est utilisée pour présenter les collections de dessins du musée et les œuvres de la chalcographie; toujours sous l'époque révolutionnaire, on y présente les collections de pierres dures rassemblées par Louis XIV. Elles y sont encore de nos jours.
Un élément important du décor conçu pour le Roi-Soleil n’a jamais pris place dans la galerie: les treize immenses tapis de la Savonnerie qui sont aujourd’hui dispersés dans le monde entier. Ils avaient été réalisés d’après des dessins de Le Brun. Les quatre somptueux cabinets exécutés par Cucci et Golle pour orner les lieux ont quant à eux disparu.
Revenez sur vos pas pour sortir de la galerie. Dans la rotonde, prenez à gauche, passez sur le palier de la Victoire de Samothrace devant la statue et continuez face à vous après avoir monté les quelques marches. Engagez vous dans l’enfilade de salles et arrêtez-vous après avoir franchi la porte de verre qui permet d’entrer dans le salon Carré.