La salle des États
C’est entre 1852 et 1857 que Visconti et Lefuel aménagent, à la demande de Napoléon III, les deux ailes qui encadrent la cour Napoléon. L’aile Denon, au sud, s’agence autour de deux vastes cours avec, les séparant l’une de l’autre, un bâtiment perpendiculaire; c’est là, au premier étage, que se trouve la salle des États.
La pièce est de très vastes dimensions. Elle occupe toute la superficie de la construction, et dispose d’une hauteur égale à deux étages. Elle est en effet destinée à une utilisation officielle: la salle doit accueillir la séance solennelle d’ouverture des travaux législatifs présidée par le souverain, d’où le nom de salle des États qui lui est alors donné. La pièce est dotée d’un somptueux décor et d’aménagements magnifiques: pour les spectateurs invités, un balcon soutenu par des colonnes occupe les deux longs côtés tandis qu'une voûte surchargée de sculptures surplombe le tout. Les peintures qui complètent l’ensemble célèbrent la gloire du souverain et celle de la France impériale. Outre les séances solennelles, de nombreuses cérémonies et banquets ont lieu ici, comme le repas organisé en 1859 en l’honneur des chefs de l’armée d’Italie. La gravure publiée à cette occasion donne un aperçu intéressant de la salle nouvellement achevée. Mais cette fonction parlementaire, la pièce devait la perdre rapidement puisque quelques années plus tard l’Empereur envisageait la construction du Pavillon des États, dans l’aile de Flore, avec une salle plus vaste destinée à prendre la relève.
La chute du Second Empire, après la défaite de 1870, sonne le glas de la première salle des États: les balcons supportés par les colonnes disparaissent avec les ouvertures hautes des murs, les décors à la gloire de l’Empire sont sacrifiés et le centre de la voûte remplacé par une verrière. En 1886, la salle ainsi rénovée accueille les chefs-d’œuvre de la peinture française du XIXe siècle. La période suivant la Seconde Guerre mondiale voit la disparition des derniers éléments datant du Second Empire, en particulier des stucs de la voûte. La salle simplifiée est alors consacrée à la peinture italienne de la Renaissance: Léonard de Vinci y côtoie Titien, Véronèse ou encore Raphaël... La dernière transformation de l’espace a lieu au début des années 2000 et est l’œuvre de l’architecte Lorenzo Piqueras. Ces derniers travaux ont livré quelques surprises comme la découverte, sous les coffrages des années 1950, de quelques vestiges des stucs posés sous Napoléon III et que l’on pensait irrémédiablement détruits!
Aujourd’hui, la salle est le cœur névralgique du musée puisqu’elle abrite en son sein l’œuvre d’art la plus célèbre au monde, la Joconde de Léonard de Vinci. Là se pressent tous les ans plus de 9 millions de visiteurs venus admirer le symbole même du Louvre.
Suivez les panneaux qui indiquent la sortie et retournez vers le hall Napoléon, sous la pyramide. Prenez la direction Richelieu, franchissez les contrôles et continuez face à vous. Plus loin, prenez l’un des passages qui ouvrent vers la cour Marly, située vers la gauche. Montez sur la terrasse supérieure de la cour en restant toujours à gauche; une porte avec quelques marches donne accès à l’escalier d’honneur des appartements Napoléon III. Montez-le et prenez à gauche une fois arrivé sur le palier.