Les boiseries de la chambre du Roi
Lorsqu’en 1817, Louis XVIII fait démonter les espaces de l’ancien appartement du souverain au Pavillon du Roi, les boiseries et les plafonds de deux pièces sont récupérés. Elles sont plus tard installées au premier étage de l’aile orientale de la Cour Carrée: il s’agit des restes des deux chambres du roi.
L’actuelle salle 25 du département des Antiquités égyptiennes abrite les éléments conservés de l’ancienne chambre d’apparat aménagée pour Henri II et plusieurs fois transformée par la suite, en particulier au début du règne de Louis XIV. Le plafond, les portes et les lambris bas des murs ont été réalisés en 1556. C’est le sculpteur Étienne Carmoy qui fournit le modèle à un fameux menuisier italien, Francisque Scibec de Carpi, qui travaille l’ensemble; il est aussi l’auteur des portes et des boiseries basses ornées de trophées guerriers. Les armes de France trônent à la partie centrale du plafond, encadrées de symboles en majorité militaires. Les boiseries des dessus de portes ont été refaites sous Louis XIV. Le mobilier de la pièce a disparu depuis longtemps, comme le grand lit d’apparat. Dans cette salle, Louis XIV a déjeuné ou dîné en public, reçu des ambassadeurs, participé à la cérémonie du lever et du coucher. L’acquisition, il y a quelques années, d’un relief avec trophée guerrier provenant des parties basses montre que l’ensemble a soit été largement restauré, soit n’a été que partiellement remonté en laissant de côté certains éléments.
Le salle 26 est plus basse de plafond et présente encore l’alcôve dans laquelle le lit du souverain était placé. C’est la véritable chambre à coucher de Louis XIV, aménagée entre 1654 et 1656 par le sculpteur Gilles Guérin aidé de plusieurs assistants dont François Girardon. L’ovale qui en occupe le centre est soutenu par de puissantes figures de captifs enchaînés ainsi que par des allégories ailées encadrant les armes de France. Le vide central était orné d’une peinture d’Eustache Le Sueur aujourd’hui disparue. Il ne reste rien de la grande cheminée sculptée qui complétait l’ensemble et, comme dans la grande chambre d’apparat, le mobilier est à présent perdu.
La troisième salle (salle 27) est de structure plus complexe. Ses boiseries proviennent pour certaines des appartements situés dans les pavillons du château de Vincennes et sont complétées d’ajouts modernes difficiles à identifier.
La conservation de ces ensembles décoratifs est significative de la politique menée sous la Restauration visant à conserver les souvenirs royaux, quitte à les déplacer. Quelques temps plus tard, Louis-Philippe n’hésitera pas à sacrifier les intérieurs des ailes du Nord et du Midi, à Versailles, pour y installer son musée d’Histoire de France (1837).
Revenez sur vos pas jusqu’à la rotonde qui précède l’escalier de la Victoire de Samothrace. Franchissez la porte de métal ajourée à votre gauche et entrez dans la galerie d’Apollon.