Troisième étage
Des personnages de cire reconstituent la scène dans laquelle Edison offre un exemplaire de son phonographe à Eiffel en présence de la fille de ce dernier, Claire (elle avait épousé, bien sûr, un ingénieur X-Mines, André Salles, qui devint le collaborateur de son père). Edison était à l’Expo de 89 pour présenter son appareil… et voir la tour Eiffel.
Le 14 août, à 9 heures du matin, il y grimpe pour tomber sur… les Sioux du spectacle de Buffalo Bill; Gustave Eiffel n’est pas là, il prend les eaux à Évian. Quand il apprend qu’il a raté l’inventeur américain, il se hâte de lui faire tenir une invitation à déjeuner pour le 10 septembre, au Brébant, l’un des quatre restaurant du 1er étage de la Tour, celui côté Champ-de-Mars. Thomas Edison s’y rend avec son épouse, Mina, et leur fille, Dot ; on monte ensuite prendre le café à l’appartement privé du 3ème étage. Gustave Eiffel ayant repéré Charles Gounod à une table voisine le prie de se joindre à eux. Il y a même un piano à 300 mètres, et Gounod se met au clavier…
S’il y a un piano, c’est qu’il y a vite eu un moyen plus commode de l’y hisser que les escaliers. Léon Edoux avait présenté le premier ascenseur, - il est l’inventeur du mot -, à l’Exposition de 1867. Il a réalisé pour la tour Eiffel un ascenseur double à deux cabines s’équilibrant, qui relie le 2e étage au sommet et qui restera en service jusqu’en 1983 ; c’était alors le doyen des ascenseurs. Les ascenseurs Roux-Combaluzier et Otis, qui démarraient au rez-de-chaussée, avaient été remplacés dès l’Exposition de 1900.
Dans sa tour et autour, Gustave Eiffel multiplie les expériences : météorologie, astronomie, physiologie, tout y passe. Et bientôt l’aérodynamisme, suite logique des problèmes de résistance au vent que posent les ponts métalliques, qu’a posés la Tour. En 1909, il installe à son pied une soufflerie où durant dix-huit mois il réalise plusieurs milliers d’essais : profils d'ailes et d'hélices, modèles réduits de voitures et d’avions. Quand la ville récupère le terrain, il transfère son « ventilateur aérodynamique » à Auteuil, au 67, rue Boileau, où il est toujours. Ayant fait retirer son nom de ses entreprises industrielles, Eiffel opte définitivement pour la révolution… technologique et scientifique.