Le salon
C'est dans cette pièce que Balzac reçoit ses amis et qu'il négocie avec les représentants des journaux et des éditeurs qui publient ses textes.
Il y reçoit également plusieurs académiciens. Son ami Charles Nodier, directeur de la bibliothèque de l'Arsenal et également académicien, lui a pourtant expliqué que l'Académie n'accepterait jamais de compter dans ses rangs un auteur qui se cache de ses créanciers et de la force publique. Il a prié Balzac de payer ses dettes et de se marier, avant d'envisager de « finir » académicien.
S'il est constamment en quête de nouveaux contrats, de nouvelles opportunités commerciales, de spéculations (le plus souvent infructueuses), si la plus grande partie de ses courriers à Mme Hanska et à sa famille est consacrée à des histoires d'argent, ce n'est pas par pure avidité, mais avant tout pour permettre à ceux qu'il aime d'accéder au bonheur. De plus, comme l'écrit Théophile Gautier, Balzac « savait qu’à Paris on ne croit guère au talent pauvre, et que le paraître y amène souvent l’être. » Il était donc important pour lui de « bien présenter ». Toute la question est ensuite de savoir quel niveau de revenus est nécessaire pour atteindre à la « bonne présentation » et au bonheur...
« La nature, chez [Balzac], était généreuse et tendre, confirme André Maurois dans sa biographie. Là-dessus, tous les témoins qui ne sont pas des envieux, de Gautier à Gozlan, s'accordent. […] Il faut répéter, avec George Sand, que Balzac était « naïf et bon ». » Il ne s'agit donc pas d'identifier Balzac à ceux, parmi ses personnages, qui sont prêts à tout pour réussir. « Mais il avait, pour se montrer pessimiste, deux puissants motifs, poursuit André Maurois. L'un personnel (ses malheurs), l'autre historique (les vices de son temps). L'époque est corrompue. Sous l'Ancien Régime, l'honneur avait dicté autant d'actes que l'avidité ; sous la Révolution et l'Empire, l'enthousiasme, l'amour de la gloire avaient joué. Mais les achats de biens nationaux, les fournitures de guerre, les spéculations géantes sur les changements de régime, les rentes achetées à trente francs, avaient amené au pouvoir une classe de nouveaux maîtres pour lesquels l'enrichissement seul comptait. »
La collection muséale
Je travaille à La Chronique de Paris qui est maintenant dirigée par Balzac qui est un bon gros porc très plein d’esprit et très agréable à vivre.
(l. de T. Gautier à E. de Nully, 1836)
On peut admirer dans cette pièce des portraits des membres de la famille et des amis de Balzac, parmi lesquels figurent les portraits de son père, de sa mère, de la sœur, de Mme Hanska et de son meilleur ami, Théophile Gautier, dont le Musée Balzac conserve d'ailleurs la plus importante collection des manuscrits.
La troisième pièce en enfilade, la chambre de Balzac, n'est pas associé à des récits ou événement marquants de la vie de l'écrivain. Nous lui ne dédions donc pas un chapitre à part. Aujourd'hui y sont conservés des bustes et dessins représentant Balzac ou son entourage.