L'Hôtel de Marle


En 1560, Hector de Marle, notable du Parlement sous Charles IX puis Henri III, fait bâtir, sur les plans de Philibert De l’Orme (architecte du Palais des Tuileries) cet hôtel dont nous voyons ici le côté cour (le côté jardin est visible depuis la rue Elzévir). Légèrement remanié au XVIIe siècle, cet hôtel est un exemple du plus pur style classique. Sa toiture en carène de bateau renversé est l’une des plus élégantes du Marais. 

Après des années d'abandon, c’est en 1965 que l’état suédois rachète l’hôtel. Il est actuellement le siège du Centre culturel suédois et de l'Institut Tessin, qui doit son nom à Nicodème Tessin, architecte et amoureux suédois de la culture française. Au XVIIe siècle, après un voyage d’étude, il s’inspirera des travaux de François Mansart et de Louis le Vau pour rebâtir le palais royal de Stockholm, ainsi que d’autres châteaux. Son fils poursuivra le noble métier - y compris la reconstruction du Palais Royal de Stockholm après l'incendie de 1697 - mais préférera l’inspiration italienne.

Cet endroit offre la possibilité de se restaurer, d’emprunter des livres, d’admirer la collection de l’Institut, et de prendre quelques cours de suédois. On peut ainsi se régaler d’une soupe du jour dans la cour d’honneur de l’hôtel tout en se plongeant dans la lecture d’un roman policier de Sjöwall et Walhöö, parmi les premiers auteurs contemporains à connaître un certain succès à l’étranger.

Avant d’aller humer le charme frais du Square Georges Cain, il faut contempler la façade ensoleillée – car même par temps de pluie son jaune éclatant nous réjouit - de l’hôtel de Châtillon, de l’autre côté de la rue. Il nous rappelle le XIXe siècle et la vocation de ce quartier qui connut alors une sorte de déclin. Les beaux hôtels furent à cette époque occupés par des ateliers de clouterie, de cordonnerie, de petit artisanat de toute sorte. Évidemment, le maintien et l’entretien de ce patrimoine exceptionnel n’étaient pas du tout à l’ordre du jour. Des enseignes de cette époque ont subsisté quelques fois, comme c'est le cas ici.

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L'hôtel de Châtillon, portail sur rue.
Construit dès la fin du XVIe siècle, il sera ensuite profondément remanié à la fin du XVIIe siècle.

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Enseigne d'artisan bronzier.
L'hôtel de Châtillon a abrité une fonderie de bronze d'art depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu'aux années 1970 où il fut rendu à l'habitation.

Traversez la rue Payenne et rentrez dans l'enceinte du Square Georges Cain.

Le square Georges Cain

Ce square est un de mes préférés… Très ombragé, très mystérieux et très frais, il constituait le jardin de l’orangerie de l’Hôtel qui le jouxte - l'hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau - dont nous parlerons bientôt. Au centre, une ronde-bosse d’Aristide Maillol nous accueille, L’île de France (1924), clin d’œil aux nymphes emblématiques des demeures royales, comme celle que Benvenuto Cellini réalisa à la demande de François Ier pour la porte Dorée du château de Fontainebleau (bas-relief de bronze conservé aujourd'hui au musée du Louvre). Et dans ce square, l'on trouve des fragments d'architecture épars issus de différentes époques, comme ce vestige de l’ancien Hôtel de Ville, datant de la Renaissance, ou encore le fronton du pavillon central du palais des Tuileries de Catherine de Médicis, noirci par l'incendie qui ravagea l'édifice sous la Commune, mais qui conserve encore une partie de son horloge.  

Georges Cain fut l’un des conservateurs du Musée Carnavalet.

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Le square Georges Cain.
A l'arrière plan, l'hôtel Le Pelletier de Saint-Fargeau.

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Le square Goerges Cain: L'île de France d'Aristide Maillol (1924)
et fronton rescapé de l'incendie du palais des Tuileries lors de la Commune en 1871.

 

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