Le musée Charles X


En pénétrant dans le musée Charles X, vous quittez l'ancien appartement du roi pour entrer dans celui habité par la reine. Aucun vestige n'en est conservé et les descriptions connues ne permettent que difficilement d'imaginer l'enfilade de pièces souvent dotées d'entresols qui abritaient la vie de la souveraine. Antichambre, chambre et cabinets trouvaient leur point d'aboutissement dans une chapelle qui fermait l'enfilade au niveau de la quatrième pièce (actuelle salle 38 des Antiquités grecques, étrusques et romaines). 

Sous le Premier Empire, Napoléon souhaitait installer au premier étage de l'aile sud de la Cour Carrée un appartement destiné aux souverains étrangers en visite à Paris. Simplement ébauché, il ne fut jamais terminé et la Restauration décida de créer là de nouvelles salles destinées à la présentation des collections sans cesse grandissantes du musée.

L'enfilade se déploie de part et d'autre d'une vaste salle qui en occupe le centre. Son nom de salle des colonnes vient du décor qui l'orne.

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La salle des colonnes.
Aménagée au centre de l'enfilade du musée Charles X par l'architecte Pierre Fontaine,
elle tire son nom des colonnes de stucs mises en place en 1812.

Le décor du plafond est réalisé en 1826 par le peintre Antoine-jean Gros, qui décline le thème du triomphe de la Gloire en trois compositions: la Véritable Gloire s'appuie sur la Vertu au centre; Mars écoutant la Modération à gauche; le Temps élève la Vérité sur le trône de la Sagesse sur la droite.
Dans les caissons latéraux, l'on trouve les portraits des plus illustres mécènes: Périclès, Auguste, Léon X, François Ier, Louis XIV, et bien sûr, leur héritier en la matière, Charles X.

A l'ouest de cette pièce (au niveau des quatre premières salles que vous traversez) se trouvent des espaces dévolus à l'origine aux vases grecs, aux objets étrusques et aux objets d'art du Moyen Âge et de la Renaissance; à l'est, quatre salles destinées aux antiquités égyptiennes. L'architecte Fontaine réalise jusqu'en 1827 une enfilade de salles dont les murs sont lambrissés de marbres de couleur et de boiseries dorées, et les plafonds décorés de peintures confiées à différents artistes dont Ingres.

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Vitrine du musée Charles X,
dessinée par Charles Percier.
Bois et bronze doré, 1er quart du XIXe siècle.
Le mobilier original de l'ancien musée Charles X a été conservé et constitue aujourd'hui l'un des rares témoignage d'un aménagement muséographique du début du XIXe siècle.

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Vitrine murale du musée Charles X,
dessinée par Charles Percier.
Bois et bronze doré, 1er quart du XIXe siècle.

Les grandes vitrines murales et le mobilier sont en bois orné de bronzes dorés, et ont été dessinées par Percier. Le choix des thèmes pour les peintures des plafonds est adapté au contenu des salles et tissent un lien avec les mondes gréco-romain et égyptien. 

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Homère déifié, dit aussi L'apothéose d'Homère,
copie de Paul et Raymond Balze, en collaboration avec Michel Dumas,
d'après un original d'Ingres daté de 1827 et conservé au musée du Louvre.
Plafond de la première salle des antiquités du musée Charles X, 1855.

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Deuxième salle des antiquités du musée Charles X.
Au plafond, le Vésuve recevant de Jupiter le feu qui doit consommer Herculanum, Pompéi et Stabies peint par François-Joseph Heim entre 1826 et 1827.

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Plafond de la troisième salle du musée Charles X, qui abritait les bronzes antiques:
Les Nymphes de Parthénope menées vers les bords de la Seine,
peint par Charles Meynier en 1826.

Le premier espace s'orne de l'Apothéose d'Homère d’Ingres- toile aujourd'hui remplacée par une copie, l'original étant visible au 1er étage de l'aile Denon (salle 75)- tandis que les décors égyptisants des salles terminales rappellent que c'est là que Champollion organisa les premières présentations d’œuvres pharaoniques au sein du Louvre. Difficile aujourd'hui d'imaginer que dans les très hautes vitrines qui tapissent les murs s'entassaient, du sol au plafond, des milliers d'objets là où de nos jours l'on en présente seulement quelques centaines! Certaines œuvres majeures comme la belle statuette de bronze incrusté de la divine adoratrice d'Amon, Karomama, sont exposées ici depuis plus de 170 ans...

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Plafond de la sixième salle du musée Charles X:
l'Etude et le Génie dévoilent l'antique Égypte à la Grèce,
peint par François-Édouard Picot entre 1826 et 1827.

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Plafond de la sixième salle du musée Charles X:
détail du décor égyptisants des voussures, peint par François-Édouard Picot (1826-1827).

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Plafond de la septième salle du musée Charles X:
détail du décor égyptisant des voussures, peint par Alexandre-Denis Abel de Pujol entre 1826 et 1827.
Trompe-l’œil imitant le bronze consacré, avec trois autres, à la vie de Joseph.
De part et d'autre, deux génies supportent des guirlandes de fleurs; il y en a 16 en tout, symbolisant les 16 coudées de la crue du Nil.

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Léon Cogniet,
portrait de Jean-François Champollion, premier conservateur de la section antiquité égyptienne du musée Charles X.
Huile sur toile, 1831.
(Paris, Musée du Louvre)

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La "divine adoratrice d'Amon", Karomama
statuette de bronze incrusté d'or, d'argent et d'électrum,
vers 850 avant J.-C., milieu 22e dynastie.
(Paris, musée du Louvre)

Totalement conservées avec l'intégralité de leur mobilier, les salles du musée Charles X forment une sorte de musée du musée, un rare endroit où l'on peut encore percevoir l'aspect qu'avait le Louvre au début du XIXe siècle. La restauration réalisée dans les années 90 du siècle passé a permis une parfaite adaptation des espaces par l'ajout de nouvelles vitrines et la rénovation des décors et des peintures.

Une fois arrivé dans la dernière salle du musée Charles X, franchissez la porte qui conduit sur le palier d’un grand escalier. Prenez la première porte à gauche et avancez vers la deuxième et la troisième salle.

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