La salle des Sept cheminées


La salle des Sept cheminées est l'un des plus vastes espaces du Louvre et son sommet culmine à une hauteur impressionnante! Plus rien n'évoque aujourd'hui le passé prestigieux de ce lieu, cœur symbolique du palais comme du royaume tout entier car là, au niveau où vous vous trouvez, était installé l'appartement du roi.

Nous sommes en effet au premier étage du Pavillon du Roi, construit par Henri II et agrandi plus tard par Louis XIV. L'accès à l'appartement du souverain se faisait non pas d'où vous êtes arrivés mais depuis l'escalier Henri II, en traversant l'immense salle des gardes puis l'antichambre placée dans son prolongement. On arrivait alors par la porte située dans la partie gauche du grand mur qui fait face aux fenêtres. 

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Plafond de la salle Henri II,
ancienne antichambre du roi.
Le plafond sculpté date du milieu du XVIe siècle, et fut réalisé par le menuisier Francisque Scibec de Carpi, d'après un modèle du sculpteur Étienne Carmoy.
Les peintures, formant un ensemble intitulé Les oiseaux, ont été réalisées par Georges Braque en 1954.
A l'instar de l'ancienne chambre du roi, la salle Henri II accueillit des années durant les séances de l'Académie des Sciences (à partir de 1699), puis de l'Institut (de 1796 à 1806).

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Israël Silvestre,
Bal dans la Grande Antichambre, au Louvre,
dessin, 1662.
(Paris, musée du Louvre, Département des arts graphiques)
L'antichambre du roi accueillait les comédies, bals et ballets.

La première pièce qui se trouvait là était la grande chambre d'apparat du Roi, lieu de vie du souverain qui rassemblait souvent là son conseil, y mangeait, y recevait courtisans et ambassadeurs. Son décor d'une extrême richesse est encore conservé, vous le découvrirez plus tard dans une autre salle du musée. La chambre occupait l'angle par lequel vous êtes entré ici. Le Roi disposait aussi d'une seconde chambre, plus petite et plus commode, espace où il pouvait se retirer pour une plus grande intimité; ses boiseries et une partie de son décor, plus tardifs, sont eux aussi conservés ailleurs dans le musée. Enfin, un cabinet terminait l'ensemble, lieu de travail et de repos qui communiquait avec l'appartement contigu de la Reine.

Louis XIV fait vite transformer et modifier l'ensemble. La double antichambre qui donne accès à la chambre d'apparat est modifiée pour devenir une seule vaste pièce qui intègre et complète le plafond d'époque Henri II; la petite chambre à coucher est refaite et son plafond sculpté réalisé par Gilles Guérin. Le Roi fait aussi reprendre plusieurs petites pièces afin de bénéficier d'espaces mieux adaptés.

L'actuelle salle n'occupe pas seulement l'emplacement de l'appartement principal du premier étage, elle intègre aussi dans son volume les deux étages qui se trouvaient au dessus, aux deuxième et troisième niveaux. Là se trouvaient d'autres cabinets pour le roi et on sait qu’Henri IV disposait, au niveau supérieur, d'un grand cabinet où l'on conserve des objets des collections royales. Louis XIII y conservera ses collections d'armes et les chroniqueurs racontent qu'il y peignait ou jouait de la musique! 

Le XIXe siècle est fatal au lieu et dès la Restauration (1814-1830), l'ancien Pavillon du Roi, agrandi par Louis XIV mais non encore terminé, est totalement transformé par enlèvement de tous les cloisonnements horizontaux comme verticaux: les trois étages d'origine deviennent un seul immense volume dédié à la présentation des grands tableaux français.

En ce qui concerne la dénomination actuelle de la salle, elle fait allusion aux sept conduits de cheminée qui furent découverts là lors des travaux de transformation. Elles chauffaient à l'origine les pièces de l'appartement royal!

Sortez de la salle des Sept cheminées par la porte située en face de celle par laquelle vous êtes arrivé. Le musée Charles X commence après le petit vestibule doté d'un ascenseur.

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