La rotonde de Mars.
Décorée au tout début du XIXe siècle, cette salle servait de vestibule au musée des Antiques aménagé dans l'ancien appartement d'été d'Anne d'Autriche qui lui succède.
La rotonde de Mars,
décor de la voûte.
Plafond: L'Homme formé par Prométhée et animé par Minerve, par Jean-Simon Berthélemy, 1802.
La rotonde de Mars,
vue du décor sculpté. L'alliance de peinture et de stucs dorés s'inspire directement des décors grandioses de l'ancien appartement d'été d'Anne d'Autriche sur lequel ouvre la rotonde.
Hubert Robert,
Projet d'aménagement de la rotonde de Mars,
huile sur toile, vers 1797 - 1800
(Paris, Musée du Louvre).
Le peintre peuple de sculptures antiques imaginaires cette vue rêvée du hall d'entrée du musée des Antiques.
L'appartement d'été d'Anne d'Autriche
En 1655, Louis XIV qui n'a encore que 17 ans, ordonne l'aménagement d'un appartement d'été pour sa mère Anne d'Autriche, veuve du roi Louis XIII. Au Louvre, les reines de France vivent au premier étage de l'aile sud, dans une enfilade de salles attenante à l'appartement du roi. Étiquette et tradition stipulent que seule la souveraine «en titre» peut vivre là. Les reines mères, une fois veuves, sont donc descendues d'un étage et habitent un appartement situé au rez-de-chaussée de la même aile du palais. Anne d'Autriche se plaint souvent des désagréments de cet espace tourné vers le sud, agréable et clair l'hiver mais particulièrement étouffant l'été.
C'est donc dans un corps de bâtiment tourné vers l'est et le soleil levant que le Roi décide de loger sa mère. On choisit le rez-de-chaussée de la Petite Galerie, construite à la fin du XVIe siècle. Là, une longue suite de pièces accueille la souveraine à partir de 1659. Le nouvel appartement comprend six pièces placées en enfilade. L'ordre traditionnel des salles est respecté: on entre par une salle des gardes qui ouvre sur une antichambre; le salon de la Paix, qui suit, ouvre sur le jardin, et précède le grand cabinet, la chambre puis, enfin, le petit cabinet qui ouvre vers la Seine.
L'enfilade des pièces formant l'appartement d'été d'Anne d'Autriche,
aménagé par Louis Le Vau entre 1655 et 1658.
Vue depuis l'ancienne salle de gardes.
Voûte de la salle des gardes,
appartement d'été d'Anne d'Autriche.
Michel Anguier, sculpteur.
Giovanni Francesco Romanelli, peintre.
Jean Daret et Etienne Carel sont chargés de décorer les riches lambris qui couvrent les murs; Michel Anguier se voit confier les stucs des plafonds. Pour les peintures décoratives, on fait appel à Romanelli, un artiste italien admiré pour ses talents de décorateur. Les salles sont complétées par un somptueux mobilier et de nombreux objets précieux.
Le décor peint par Romanelli reprend quelques grands thèmes courants à l'époque: la salle des Saisons ou antichambre, montre dans ses angles les figurations des quatre saisons alors que les autres peintures reprennent des scènes tirées des Métamorphoses d'Ovide. Le salon de la Paix est orné d'allégories et le grand cabinet d'épisodes de l'histoire romaine. Chambre et petit cabinet présentent des figures allégoriques à caractère religieux et des scènes de l'Ancien Testament.
Décor de la voûte de la salle des Saisons,
ancienne antichambre de l'appartement d'été d'Anne d'Autriche.
Elle doit son nom aux allégories des saisons peintes dans les écoinçons de la voûte mais qu'incarnent également les atlantes de stuc.
Aux saisons, s'ajoute les 4 éléments (dans les médaillons), les génies du temps et les signes du zodiaque (bas-reliefs de la voûte)... Toute une cosmologie qui annonce le décor de la galerie d'Apollon réalisée quelques années plus tard.
Décor de la voûte du salon de la Paix,
ancien vestibule de l'appartement d'été d'Anne d'Autriche.
Dans le médaillon central, le peintre Romanelli a représenté l'Allégorie du Traité des Pyrénées conclu entre la France et l'Espagne en 1659 et qui mit fin à la guerre de Trente ans.
Dans la lunette: La Paix mettant le feu à un monceau d'armes.
Le grand cabinet,
détail du décor de la voûte: encoignure sculptée de figures féminines dynamiques supportant médaillon.
Giovanni Francesco Romanelli (1610–1662), Apollon et Marsyas
Plafond de l'antichambre des appartements d'été d'Anne d'Autriche, Château du Louvre
Photo : Marie-Lan Nguyen (Wikimedia)
Giovanni Francesco Romanelli (1610–1662), L'enlèvement des Sabines
Grand cabinet de la reine, Château du Louvre
Photo : Jastrow(Wikimedia)
Giovanni Francesco Romanelli (1610–1662), Mucius Scævola devant Porsenn
Scène d'une série de fresques de plafond représentant les exploits des héros romains, 1655-1658.
Grand cabinet de la reine, aile Sully, Château du Louvre.
Photo : Jastrow (Wikimedia)
Giovanni Francesco Romanelli (1610–1662), Allégorie de l'été. Fresque, écoinçon du plafond de l'antichambre des appartements d'été d'Anne d'Autriche, Château du Louvre
Photo : Marie-Lan Nguyen (Wikimedia)
En 1799, l'appartement est transformé pour abriter une partie des antiques saisis en Italie lors des campagnes bonapartiennes. Bientôt viendront s’ajouter, après 1806, des œuvres saisies à Berlin, Potsdam et Kassel. Les cloisonnements disparaissent alors, remplacés par des groupes de colonnes qui font de l'ancienne enfilade une vaste galerie qui s'étend jusqu'au bord du quai. Seuls les plafonds sont conservés à l'exception de ceux de l'extrémité de la galerie. La dernière pièce occupe en effet les espaces de la chambre et du petit cabinet dont les peintures, récupérées, sont adaptées aux nouvelles dimensions et complétées d’œuvres de Prud'hon, Guérin, Hennequin, Lethière et Peyron. Comme en 1800, la galerie expose aujourd’hui des sculptures antiques d'époque romaine.
Façade de la Petite Galerie,
côté Seine.
Hubert Robert,
La salle des Saisons,
huile sur toile, 1802-1803.
Hubert Robert présente la salle deux ans après son ouverture, à l'époque où l'on y présentait la Venus Genitrix et la Diane chasseresse, œuvres emblématiques des collections antiques du Louvre.
Revenez sur vos pas à la rotonde d'accès aux appartements d'été. Tournez vers la gauche et montez la volée d'escalier. Sur le palier tournez à gauche et montez l'escalier jusqu'à la statue de la Victoire de Samothrace. Prenez alors la porte située à gauche, près des fenêtres; traversez deux salles et arrêtez vous dans la troisième.
